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Après cinq années de refonte, le Musée...
Article mis en ligne le 12 janvier 2024

par franck.besqueut

Après cinq années de refonte, le Musée d’Histoire de Lyon (Musées Gadagne) vient d’ouvrir son quatrième et dernier parcours. L’ensemble des nouvelles expositions permanentes, par leur traitement thématique et les choix transversaux qui ont été réalisés, offre une large palette de ressources et de pistes de d’exploitation à mettre au service nos élèves de la 6e à la terminale. Cet article propose un aperçu des atouts du musée pour les élèves du secondaire, l’ensemble des propositions étant développées sur le site du musée.

Le nouveau MHL s’articule désormais autour de quatre parcours thématiques qui permettent de découvrir ou d’approfondir autant de facettes de la ville de Lyon. Le premier de ces parcours intitulé « Portraits de Lyon » vise à retracer les grandes lignes de l’histoire de Lyon à travers six grandes étapes emblématiques de son aménagement depuis l’antiquité jusqu’à la ville contemporaine – le cheminement aboutissant à une grande maquette en relief de la ville actuelle. Questionnant en outre la fabrique de l’identité lyonnaise, ce parcours permet d’appréhender une histoire globale de la ville tout en construisant des notions au cœur des programmes de géographie telles que l’urbanisation, la métropolisation ou encore l’aménagement du territoire.
La deuxième exposition, « Les Pieds dans l’eau », est quant à elle construite autour de la thématique des fleuves Lyonnais et de leur rôle dans l’histoire de la ville. Mêlant intimement histoire et géographie, elle vise à montrer combien fleuves et ville se sont mutuellement façonnés. Quoique destiné en priorité aux cycles 2 et 3, ce parcours permet aux élèves de saisir combien espaces et sociétés se sont construit mutuellement, tout en mettant également l’accent sur les enjeux écologiques liés aux fleuves et à l’eau en ville aujourd’hui. Elle se prête donc particulièrement bien aux thématiques en lien avec l’EDD et à des exploitations interdisciplinaires.
« Qu’est-ce que tu fabriques », davantage destiné aux collégiens et lycéens, met l’accent sur l’histoire industrielle de Lyon. Particulièrement pertinente pour le programme de 4e, elle ne s’en tient toutefois pas à la révolution industrielle et retrace son histoire depuis les grandes foires du XVe siècle jusqu’à l’époque très contemporaine – se prêtant ainsi également particulièrement bien au traitement du thème des espaces productifs au programme des classes de 3e. Le parcours propose également des dispositifs de médiation autour des métiers actuels de l’industrie, notamment sur les enjeux liés à la mondialisation, aux transitions écologiques, sociales, énergétiques – proposant un écho intéressant à nos « parcours avenir ».
La question de l’engagement politique des femmes et hommes de Lyon est au cœur du dernier parcours intitulé « Lyonnaises ! Lyonnais ! » et récemment inauguré. Pensé prioritairement pour les lycéens, il traite des différentes formes de pouvoir dans la cité (du pouvoir religieux médiéval aux différentes modalités d’exercice du pouvoir actuel) et de la diversité des engagements politiques à travers le temps et à travers quelques figures lyonnaises connues et anonymes.

Par-delà ces quatre thématiques, quelques grands enjeux transversaux structurent les choix muséographiques du nouveau MHL. C’est avant tout une histoire et une géographie incarnées et aux prises avec les grands enjeux sociétaux et éducatifs contemporains qui sont au cœur de la scénographie. Ainsi, la question de l’égalité homme-femme est présente dans chacune des expositions par la présentation de figures féminines marquantes ainsi qu’en s’attachant à se faire l’écho des avancées de l’histoire des femmes. Il en va de même pour l’histoire ouvrière ou encore l’histoire de l’immigration : le musée s’attache à faire vivre l’histoire de Lyon au travers de protagonistes connus ou anonymes, tout en mettant en lumière la diversité de ses facettes et de ses acteurs. Pour cela, le choix a été fait de présenter des personnalités réelles (portraits de lyonnais engagés notamment) et de mettre en scène des personnages fictifs mais historiquement vraisemblables (malgré quelques petites touches décalées jouant sur la notion d’anachronisme) qui jalonnent les expositions et permettent des entrées par la micro-histoire.

L’un des intérêts pédagogiques de cette refonte réside également dans l’interrelation marquée de nos disciplines. Histoire, Géographie et EMC, ne cessent de s’imbriquer autour de chacune de ces quatre thématiques permettant ainsi de décloisonner nos disciplines et de montrer aux élèves leurs profondes interactions. En traitant de l’objet urbain, les élèves sont invités à saisir combien histoire, géographie et EMC se co-construisent, et combien une lecture globale et cohérente la ville peut être porteuse de sens - y compris pour interroger le futur. En effet, à la croisée de nos trois disciplines, l’enjeu de l’adaptation de la ville aux transformations climatiques à venir et la complexité des décisions afférentes fait également figure de fil rouge qui traverse l’ensemble des expositions.

Cette thématisation n’a donc pas vocation à cloisonner les parcours, mais plutôt à proposer des « focales », des axes qui font échos les uns aux autres et se nourrissent mutuellement. S’inscrivant dans la démarche de l’EAC, l’objectif du MHL est également de familiariser les élèves avec l’expérience muséale et de susciter la curiosité ainsi que la mise en réflexion des élèves. Les pièces des collections du MHL sont ainsi mises en perspective par le biais de différents supports : vidéos, objets sonores, objets du quotidien ou encore bornes interactives. Différentes activités complémentaires, balades urbaines thématiques, ateliers ou « jeux sérieux » permettent d’approfondir et de s’approprier une exposition de manière ludique. Enfin, les enseignants trouveront dans les dossiers pédagogiques en ligne une présentation détaillée de chaque exposition ainsi que des ressources exploitables en classe et des fiches thématiques développant certains aspects en lien avec nos programmes scolaires.