Le débarquement du 6 juin 1944 - CAN@BAE Histoire-Géographie

Etude comparée

Le débarquement du 6 juin 1944 Le jour le plus long / Il faut sauver le soldat Ryan

, par Pascal.Meriaux

Cette séquence et son analyse est une proposition de Grégory BESSET du Collège Marcel Aymé de Dagneux.

Déroulement de la séquence

La séquence se déroule en classe entière sur deux séances (la durée tient surtout au fait que le simple visionnage des deux extraits de films prend près de 25 minutes)

Cette séquence concerne la classe de 3ème, elle a eu lieu au début du chapitre sur « La seconde guerre mondiale » dans la première partie « les différentes phases militaires du conflit », après avoir énuméré sous forme de tableau les étapes de la guerre (A) Les offensives nazies ; B) Les offensives alliées, la séquence prenant place dans cette dernière.

Présentation PAO
Fiche élève

Objectifs

En terme de savoir :

- Comprendre le contexte et le déroulement du débarquement

En terme de savoir faire :

- Savoir analyser un film sur la forme (plans, musique…) et sur le fond (volonté du réalisateur, contexte historique de sa réalisation…)

- Analyser les causes des différentes visions d’un même événement

Réception des Elèves

- bonne dans l’ensemble, le fait de travailler sur un support différent motive les élèves (l’utilisation de capture d’images permet de plus aux élèves de mieux « suivre » le déroulement des extraits)

- testé sur deux classes de niveaux différents (une « bonne » classe attentive et sérieuse et une classe aux élèves dissipés et moins scolaires), l’expérience fonctionne bien : les bons élèves sont « naturellement » motivés par une nouvelle expérience, les moins bons s’intéressent car le support est plaisant, le sujet (la guerre) les accrochent plus (l’épisode du débarquement est par ailleurs connu par tous au moins de nom) et l’exercice a un côté ludique (qui permet même d’intéresser des élèves en décrochage voire refus de travailler)

- l’extrait du « soldat Ryan » fonctionne mieux que celui du « jour le plus long », la date de réalisation de ce dernier film, la noir et blanc et le fait que les acteurs soient peu connus par les élèves (alors qu’un certain nombre ont déjà vu le « soldat Ryan ») peuvent être des explications

Quelques remarques (points positifs et obstacles)

- si sur le fond l’analyse des films et de l’évènement est comprise par les élèves, un des obstacles tient à la forme, il est difficile de faire comprendre aux élèves l’intérêt des plans et du montage (le temps passé étant ici un problème, il faudrait presque envisagée une analyse de l’image lors d’une séance à part : cela a d’ailleurs été tenté dans des plus petites classes en ateliers pédagogiques, mais impossible en classe « classique »)

- le visionnage des deux extraits est un peu long (peut-être est-il possible de les réduire tout en en gardant la cohérence) et doit être effectué lors de la même heure de cours pour que les élèves gardent les extraits à l’esprit pour pouvoir les comparer

- la durée de la séquence (2H) pour un passage qui n’occupe qu’une place marginale dans le programme peut paraître longue, cela nécessite d’aller plus vite sur les autres étapes du conflit

- le bilan final doit être une peu nuancé sur l’aspect « réaliste » du « soldat Ryan » et l’aspect « farfelu » du jour le plus long : il faut insister sur le fait que les deux films sont marquées par leur époque et restent de toutes façons des œuvres de fiction (on revient avec les élèves à l’idée de sources qui doivent être à la base du travail : témoignage de soldats qui ont débarqué, photos de Capa…)

- l’utilisation des captures d’image permet vraiment aux élèves de suivre le déroulement des extraits et de retrouver l’emplacement de l’extrait lorsqu’ils complètent leur fiche, c’est un outil essentiel pour rendre « concret » l’évènement et l’exercice. Cette fiche est collée sur le cahier et les élèves gardent donc des extraits matériels du film (et non seulement un souvenir) à demeure dans le cahier (ce qui est aussi utile par ailleurs lors de l’apprentissage de la leçon où le texte côtoie l’image)

- cette technique d’analyse critique de l’image est réutilisable dans d’autres parties du programme (en particulier en éducation civique lors du chapitre sur les débats de la démocratie et la façon dont on utilise les images pour faire passer un message : analyse de spots publicitaires ou politiques ; ou en histoire avec les films de propagande nazis ou soviétiques : Eisenstein ou Léni Riefenstahl)

Pistes d’évaluation et prolongement

- il est possible de choisir d’autres passages des deux films (surtout si on prend le parti de réduire temps des passages choisis en classe) et de demander aux élèves de repérer les éléments apparaissant cohérents (dans « le soldat Ryan ») et ceux peu réalistes (« dans le jour le plus long ») : en les comparant à des témoignages sur le jour J ou les photos célèbres de Capa (certaines scènes du film de Spielberg sont très fortement inspirées des photos de Capa, il est possible d’envisager une évaluation en comparant les extraits du film et les photos)

- l’évaluation peut porter sur un autre film étudié dans l’année : soit en insistant sur la comparaison avec les sources historiques (exemple du film « Stalingrad » de Jean Jacques Annaud) ; soit en insistant sur le message du réalisateur (exemple d « Indigènes » de Rachid Bouchareb, en particulier la bataille de Monte Cassino qui répond clairement au débarquement en Normandie du « soldat Ryan », presque plan par plan, afin de montrer que l’engagement des soldats des colonies, et leurs débarquement, souvent passés sous silence, avaient eu autant d’importance que ceux des alliés. On peut envisager un travail de comparaison des deux séquences et les raisons d’un tel rapprochement.)

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