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Apprivoiser QGIS en commençant le cours de géographie Seconde...

samedi 15 septembre 2012

Les logiciels SIG ont la réputation d’être chronophages et complexes à utiliser...spontanément ils font fuir les enseignants d’histoire-géographie...
Pour vous convaincre du contraire, je vous propose une séquence simple à utiliser dans le thème introductif du programme de Géographie Seconde : "Du développement au développement durable".

C’est l’occasion d’utiliser un logiciel SIG, dans des fonctions limitées, mais de manière rassurante...

Objectif

 faire comprendre au élèves

  • ce qu’est une carte thématique
  • l’utilité et les limites de telles cartes

 réfléchir sur la limite Nord / Sud

Outils utilisés

 un vidéoprojecteur
 un logiciel SIG libre : QGIS
 un jeu de données sommaire que vous pouvez télécharger en documents joints contenant :

  1. un fond des Etats du monde associées à un certain nombre de variables (valeurs 2011 pour la plupart)
  2. la limite Nord/Sud

Pour la prise en main des fonctions de discrétisation avec QGIS, reportez-vous au tutoriel contenu dans le document joint à cet article.

Pour aller plus loin vous pouvez également consulter le tutoriel en ligne de notre collègue de SVT, F.Cordellier :
http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/49047452/0/fiche___ressourcepedagogique/&RH=1160765669968#discret

Déroulement de la séquence

Après avoir défini les notions de développement/sous-développement, de Nord et de Sud et de développement durable ainsi que les indicateurs de mesure de développement (PIB/hab et IDH), on en vient à présenter aux élèves des cartes thématiques de ces indicateurs et la limite N/S.

Tous les manuels offrent de telles cartes alors pourquoi utiliser un SIG ? Quelle est la plus-value pédagogique apportée par l’outil ?

Précisons qu’ici il s’agit d’utiliser le SIG comme un logiciel de cartographie thématique amélioré. Cependant à ce titre, il apporte :

  1. la possibilité d’afficher en cliquant sur un pays la valeur de la variable étudiée et le nom du pays
  2. la possibilité de zoomer sur une région du monde pour s’intéresser à certains pays et comparer la valeur qui leur est associée pour une variable
  3. la possibilité de disposer de données actualisées par rapport aux cartes papier

On commence par expliquer aux élèves que l’on voudrait disposer d’une carte du développement/sous-développement dans le monde. Pour cela il faut placer les pays sur un fond de carte du monde en fonction de leur PIB/hab ou de leur IDH.

Si l’on associe une couleur différente par valeur des variables, où si l’on inscrit la valeur de la variable sur le territoire du pays, la carte obtenue, illisible n’aura pas grand intérêt.

On va donc regrouper les pays en sous-ensembles que l’on appelle des classes et associer à chaque classe le ton d’une couleur, des tons les plus foncés pour les valeurs fortes de la variable étudiée aux tons clairs pour les valeurs faibles. On produit ainsi une carte thématique.

Combien faire de classes ? Faut-il en faire beaucoup ? Faut-il en faire peu ? Quels effets sur la carte aura notre choix ?

Si l’on en fait beaucoup on aura du mal à les distinguer, si l’on en fait pas assez, on regroupera ensemble des Etats qui seront très différents...
Entre 4 et 6 classes semblent être le meilleur choix.

En seconde, il semble préférable de ne pas entrer dans la question de la discrétisation, c’est à dire de la fixation des limites de chaque classe. On dira simplement aux élèves que le logiciel, après calculs, place les limites de manière à constituer des classes aussi homogènes que possible. (méthode de Jenks).

On commence par afficher la carte du PIB/hab en 2001, puis celle de l’IDH et la limites N/S.

Si les espaces très développés (Etats-Unis, Canada, Europe de l’Ouest, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande) et ceux faiblement développés (PMA) sont bien mis en évidence par les deux cartes, il faut faire percevoir aux élèves que la limite N/S comme elle reste communément acceptée dans la plupart des ouvrages pose problème et doit être relativisée.
La carte de la mortalité apporte une vision différente mais complémentaire des inégalités de développement. C’est l’occasion de signaler aux élèves que l’indicateur du niveau de développement parfait n’existe pas.

En cliquant sur certains pays bien choisis, on affiche les valeurs du PIB/hab, de l’IDH et de la mortalité infantile et l’on constate que la Moldavie a un IDH en 2011 de 0,65 et une mortalité infantile de 16,3 alors que la Turquie a un IDH de 0,69 et une mortalité infantile de 13,7, pourtant la Moldavie apparaît dans le Nord et la Turquie dans le Sud.

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