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Utiliser l’affaire des caricatures de Mahomet en ECJS

jeudi 18 octobre 2012

Objectifs de la séquence

Dans le cadre du thème 1 du programme d’ECJS de seconde, Droit et vie en société, il s’agit de réfléchir à la question : à quoi sert le droit dans notre société ?

Situation pédagogique

 séquence d’une heure
 demi-classe

Matériel
 un ordinateur relié à un vidéoprojecteur
 une paire d’enceintes audio

Documents

 un article de la chaîne d’information continue France 24 en date du 19 septembre 2012 : http://www.france24.com/fr/20120919-caricatures-mahomet-charlie-hebdo-impossible-equation-respect-liberte-paris-islam-reportage
 3 vidéos de quelques minutes, qui se trouvent à la même adresse. (si vous n’avez pas d’accès internet en classe, il est possible de télécharger aisément ces vidéos à l’aide d’un plugin du type downloadhelper à ajouter au navigateur Mozilla Firefox)

 la première vidéo (durée 1mn49) donne la parole successivement au rédacteur en chef de Charlie Hebdo, à un représentant des institutions musulmanes de France, et au Premier ministre
 la seconde vidéo (durée 39 seconde) donne la parole au ministre de l’intérieur
 la troisième vidéo (durée 2 mn) replace les caricatures dans une perspective plus large : les relations entre humoristes et les croyants ou autorités religieuses.

Déroulement de la séquence

On replace la séquence dans le déroulement de l’année. Après le thème introductif sur l’Etat de droit et la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, on présente le thème 1 et l’on pose la question qui servira de problématique : à quoi sert le droit dans une société ?

Il est possible d’interroger les élèves sur le contexte au moment de la parution du numéro de Charlie Hebdo et compléter en fonction de leurs réponses : après la parution d’une vidéo islamophobe sur internet, des manifestations plus ou moins violentes de croyants musulmans ont eu lieu dans le monde. En France, quelques centaines de manifestants se sont réunis devant l’ambassade des Etats-Unis, à Paris, et quelques heurts avec les forces de l’ordre s’en sont suivis.

Les élèves commencent par lire l’article distribué sous forme de photocopie puis on projette les deux premières vidéos. On demande alors à des élèves :

  • d’exposer les faits
  • de résumer les différentes positions en présence : journalistes de Charlie Hebdo, autorités musulmanes, gouvernement français.

Il s’agit ensuite de faire comprendre aux élèves que deux logiques inconciliables s’opposent :

  • celle des journalistes qui revendiquent le droit à la liberté d’expression et affirment que l’on peut rire de tout sujet
  • celle des croyants, pour qui ce qui touche à dieu est sacré, et donc ne peut être sujet d’humour.
    La vidéo 3 permet de montrer qu’il n’y a pas là un conflit particulier avec l’Islam, que dans les décennies précédentes, les catholiques et l’Eglise ont eu des positions semblables et continuent à en avoir.

La liberté d’expression en France n’est pas totale mais encadrée : la diffamation l’incitation à la haine, à la violence sont interdites par la loi.

Comme le rappelle le premier ministre, dans un Etat de droit, la justice et la loi servent de recours pour éviter des affrontements et des violences entre certains croyants et les auteurs des caricatures. C’est à la justice et aux juges de déterminer si la liberté d’expression a été trop loin et ceci en fonction du droit.

On rappellera que le droit évolue...Sous la monarchie absolue, le blasphème (parole, discours outrageant à l’égard de la divinité, de la religion, de tout ce qui est considéré comme sacré) peut être puni de mort.
La Révolution et la DDHC marquent un changement profond en ce domaine et nous vivons toujours dans cet héritage...

Evaluation et bilan

Les documents semblent clairs pour les élèves qui parviennent plutôt bien à exposer les faits et les positions en présence.

Certains ont du mal à comprendre d’emblée, que deux principes s’opposent : liberté d’expression dans une société largement éloignée de la religion et sacré. Pour eux les musulmans ne se moquent pas des chrétiens donc pourquoi ces caricatures ?

C’est l’occasion d’insister sur le fait que l’opposition n’est pas entre musulmans et non-musulmans, mais entre croyants et tenant de la liberté d’expression.