"41% des français souhaitent le retour à un régime totalitaire", voici la phrase écrite sur le tableau le lendemain du cours d’histoire sur l’affirmation des régimes totalitaires en classe de Terminale STMG [1].
La première question des élèves est de comprendre d’où sort ce chiffre. Il provient d’un sondage IFOP sur les français et le pouvoir publié le 31 octobre 2018. https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-le-pouvoir/
Un internaute a posé la même question au journal Libération qui a pris la peine d’écrire un article de vérification des faits : https://www.liberation.fr/checknews/2018/10/31/est-il-vrai-que-40-des-francais-seraient-favorables-a-un-regime-autoritaire_1689072/
Ce premier temps d’accroche a pour objectif d’amener les élèves à réfléchir à la perte de confiance dans la démocratie et à en chercher les facteurs actuels.
A ce sujet, France Stratégie a établi un rapport Expertise et démocratie, faire avec la défiance.
Temps 1 : classe - puzzle [2] et identification des premiers facteurs
Les élèves sont répartis en 3 groupes. d’experts Chaque groupe dispose d’un document
Expert 1 : Les jeunes européens tentés par un pouvoir fort Lien
Expert 2 : Les citoyens se disent de moins en moins attachés à la démocratie Lien
Expert 3 : États-Unis, Philippines, Brésil... Jusqu’où déferlera la vague populiste ? Lien
Après un premier travail de 30’ (prise de connaissance individuelle + mise en commun entre expert), les élèves forment un nouveau groupe avec un expert de chaque sujet ( groupe = expert 1 + expert 2 + expert 3). Cette seconde phase de la classe puzzle dure 20’.
Chaque groupe identifie les causes de la défiance envers la démocratie.
NB : ce premier travail peut faire l’objet d’un premier temps d’évaluation.
Temps 2 : Les réseaux sociaux et les faux manipulateurs
Ce second temps de travail a pour objectif d’aborder le rôle des réseaux sociaux et les manipulations possibles et les menaces qu’ils font peser sur les démocraties.
Le support principal du travail est le documentaire disponible en ligne sur Arte "Propagande, les nouveaux manipulateurs".
2 extraits sont montrés et travaillés en classe : Twitter - Trump / Whatsapp - Bolsonaro.
Le diaporama joint à l’article et accessible plus bas, accompagne la reprise du cours sous forme de dialogue avec les élèves et fait le point sur le rôle des réseaux sociaux dans la défiance envers la démocratie.
Temps 3 : "Tous candidats !" (évaluation)
Sur le modèle de ce qui est proposé dans l’émission Quotidien sur TMC [3] les élèves sont invités à faire 3 propositions concrètes et argumentées pour rétablir la confiance dans la démocratie. Il s’agit donc de répondre aux facteurs identifiés dans les temps 1 et 2.
Les propositions sont évaluées sur 3 critères :
La pertinence : le lien entre la proposition et la confiance dans la démocratie La proposition répond au sujet demandé.
L’argumentation : la proposition est convaincante / justifiée/ expliquée / argumentée. (50 % de la note)
- La cohérence : les propositions sont cohérentes entre elles et démontrent un raisonnement logique.
NB : un bonus peut être attribué pour l’originalité d’une proposition.
NB : les élèves peuvent soit par groupe de 3 pour rédiger leurs propositions, soit de manière individuelle remettre leurs propositions.
Synthèse des propositions des élèves
3 propositions reviennent fortement dans les travaux des élèves
Le retour du service militaire / service civique obligatoire pour toutes et tous avec un enjeu fort d’insertion / réinsertion. Cette proposition est souvent accompagnée d’une proposition en direction de l’insertion professionnelle des jeunes.
La mise en place d’un cours d’1h par semaine dans lequel les élèves peuvent débattre. Dans les faits, il semble que la forme de l’EMC ne soit pas ce qui est recherché. Il s’agirait véritablement d’une heure de "politique" comme certains ont nommé cet enseignement.
La mise en place d’une application numérique d’information politique. Certains envisagent une application type "tous anti-covid" (sa partie informative), d’autres vont jusqu’à imaginer un réseau social "public" sans publicité.
A côté de ces propositions on retrouve également la volonté d’impliquer davantage les citoyens dans le vote : soit par le vote obligatoire, soit par la mise en place du référendum d’initiative citoyenne quand d’autres envisagent pour augmenter la représentation des jeunes d’interdire l’accès aux mandats électifs au plus de 60 ans ou encore la mise en place d’un contrat électif d’engagement.
